Camille Guillevic

Douce, douce ardeur

  

Ou comment guetter la métamorphose

2008 | 2012

 

 J’ai à l’époque perdu des êtres chers. Mon engagement dans la photographie me semble encore aujourd’hui une tentative, une volonté de retenir «  le temps », d’arrêter ce qui m’apparaissait comme une disparition insupportable. J’entendais alors essayer d’échapper à la douleur, à la mort et aussi par ce travail de photo ré-accoster les rivages de la vie, de l’amour, du jeu, du désir.

C’est cet « Intime » qui s’est imposé à moi. «  L'intime », le lieu secret des métamorphoses. Ce travail je l’ai commencé à Bruxelles en 2008 il s’étend jusqu’à aujourd’hui. Et c’est toute cette quête là que j’entends poursuivre.

J'étais une jeune fille, qui s'est transformée en jeune femme, et à présent, jeune femme qui se transforme en femme.

J'ai besoin peut-être pour me voir, mieux me donner « à voir » de passer par des images de femmes. Et c'est à travers ce jeu, entre elles et moi et vous que s'accomplit, ce qui je crois, est «  le coeur de ma démarche ».

Douces et persistantes images de lentes métamorphoses à travers lesquelles je souhaite tracer un chemin vers le prochain.

A honorer ces amis perdus, prendre la route vers l’Amour et cet émerveillement qui peut illuminer les plus humbles choses.

Ecrit avec GZ

 


 

SOFT FERVOUR

Or how to watch for metamorphosis

 

I had lost precious ones at this point in time. My involvement in photography still seems like a trial today, a willingness to preserve “time,” to stop what seemed like an unbearable disappearance.

So, I attempted to escape the pain, the death, and also through this photographic work to again accost the shores of life, love, the game, and desire. It’s this “intimacy” that has come to face me. “Intimacy,” the secret place of metamorphosis. I began this work in Brussels in 2008, and it continues to today. It is this quest that I intend to pursue as my life’s work.

I was a young girl, who has transformed into a young woman, and presently, a young woman who is transforming into a woman.

Maybe in order to see myself, it’s better to let myself “see,” to go through images of women.

And it’s through this game between them and me and you, that, what I believe, completes “the heart of my work.”

Soft and persistent images of light metamorphosis, through which I would like to lead to the next.

To honour lost friends, I would like to take the road to love, to this wonder that may illuminate the most humble of things.

Translation By Anastasia Fyk